RH 45. INTRODUCTION AU RÈGNE DU ROI NARAÏ, SELON LES « CHRONIQUES ROYALES D'AYUTTHAYA » (1656-1688).

Nous avons consacré une trentaine d'articles au roi Naraï et à son règne, dans les catégories « Les relations franco-thaïes » et « Notre Histoire de la Thaïlande », tant les sources sont nombreuses, bien que divergentes et contradictoires parfois. Nous avons là une multiplicité de points de vue, liés aux projets et aux intérêts des acteurs, différent selon qu'ils soient des missionnaires, diplomates, militaires, négociants, historiens, universitaires, romanciers, et selon leurs nationalités comme les Anglais, Hollandais, Français, ou Siamois. D'où des écrits provenant de genres différents : mémoires, témoignages, rapports, travaux universitaires, livres « de spécialistes », romans, et sites sur internet (Cf. « Mémoires de Siam » donne par exemple une bibliographie d'une centaine d'ouvrages ou de documents (1))

Nous devrons donc pour rester dans le cadre de « Notre Récit de la Thaïlande » faire des choix, prendre un autre itinéraire, raconter parfois d'autres intrigues, en vous invitant à lire ou relire ces articles, sur lesquels nous nous appuierons.
Commençons notre introduction en évoquant les « Chroniques royales d'Ayutthaya » qui vont réserver 82 pages au règne du roi Naraï, alors qu'elles avaient traité les huit monarques du début du XVIIe siècle (1605-1656), en une trentaine de pages seulement. (2)

Notre dernier article avait rappelé comment en 1656 Naraï devint le nouveau roi d'Ayutthaya en aidant son oncle Phra Si Sutham Racha (frère du roi Phrasat Thong (1630-1656) à prendre le pouvoir en exécutant son demi-frère le roi Chao Fa Nai, et en l’exécutant deux mois et vingt jours plus tard. (3)

Les sept chroniqueurs siamois, vont proposer parfois des variantes différentes, dans leur style particulier dans les 64 articles repérés par David K. Wyatt, en passant d'un sujet à l'autre. (Les événements se suivent sans aucune transition, avec des coq-à-l’âne, entrecoupés de titres, formules d’usage, de politesse, et de dates propices). Autant dire que leurs chroniques exigent des choix et pour un lecteur occidental d'identifier des séquences et des thématiques nécessaires pour leur compréhension. Notre article introductif de « Notre Histoire » avait permis de déceler trois séquences, à savoir le sacré, la géopolitique, et le pouvoir du roi et ses rivalités (Entre Phaulkon et Phetracha) (4).

1/ L'importance du sacré, du religieux, de la divination, du symbolique, avec le rituel, le cérémonial dans tout événement royal. (Lors des royales visites, pèlerinages, et réceptions d’allégeance.)
Ainsi on assistera à la cérémonie du couronnement, suivie de la 1e mesure royale (baisser les taxes), et l’hommage rendu aux funérailles de son roi d’oncle (qu’il a assassiné !). Mais le pouvoir royal a besoin d'être légitimé (pp. 232-235) et de montrer qu'il est le digne représentant de Bouddha, ainsi que d'autres divinités (Brahma, Shiva, Agni, etc.) (Cf. Son titre royal reçu lors de l’intronisation qui fait de lui le « le Maître des Dieux », « le seigneur des dieux sur terre », « le seigneur de la création », « le Dirigeant des Rois », « l’ Incarnation de L'Omniscient et Originel Bouddha », « le Rama du Royaume », « le Suprême Shiva, Conquérant du Monde », « le Maître des Trois Mondes », « le Génial et Brillant Agni », « la Puissance de Brahma », etc.), avec l'hommage et vénération rendus aux éléphants blancs, incarnant Vishnou, qui donnent pouvoir et prestige au royaume et mérites au roi (p. 246, p.268, p. 290), mais deviennent parfois un enjeu politique, qui peut entraîner des conflits ou des guerres avec les pays voisins. (On se souvient de la troisième guerre de 1563 entre le roi Chakkrapat et les Birmans pour deux éléphants blancs. Cf. RH 32). Le roi Naraï, comme ses prédécesseurs assume ainsi le brahmanisme, l’hindouisme, et le bouddhisme. (Pour aller plus loin, Cf. (5))

De plus, toute action royale doit participer à ce processus de légitimation, avec la commande de statues de Shiva, Brahma et Bouddha, pour honorer des cérémonies comme la cérémonie des cinq rites (pp.243-245), le pèlerinage annuel à l’empreinte du pied de Bouddha à Saraburi (p.308). Et toute action royale se fait dans le respect du cérémonial, du rituel et du faste, que les Chroniques décrivent longuement, ainsi que les processions royales, les royales visites et réceptions d’allégeance, et d'échanges de cadeaux (p.245) (Nakhon Sawan, p.249), (cadeaux au roi, p.251), (serment et réception, pp.300-302), (visite royale à Phitsalunok, p. 251). (Quand ? « Au 1er mois de l'année du singe, à la 2e décade» Vous voyez ?)

L'ensemble ne peut être appréhendé que si nous comprenons que nous sommes dans un monde sacré, où des forces du mal et du bien s’affrontent, où les planètes agissent, où des dieux interviennent dans le destin des humains et dans les phénomènes naturels. Il faut savoir interpréter et rien ne peut se faire d’important dans le royaume et dans la vie de chacun, sans avoir consulté les auspices, sans avoir recours à un prêtre-devin.

Les prêtres brahmanes ont cette fonction à la cour des rois du Siam. Ainsi le roi Naraï sera intronisé à la date donnée par les Brahmanes, mais il en sera de même pour tous les actes royaux importants de son règne : une cérémonie (Cf. la cérémonie des 5 rites), l’installation d’une statue (Shiva, Brahma, Bouddha) que le roi a commandée, un pèlerinage à l’empreinte du pied de Bouddha à Saraburi, une visite royale dans une cité, la réception d’un éléphant blanc, une guerre, etc … Les Chroniques royales, si imprécises de par ailleurs, donneront la date et l’heure, à la minute près, choisies par les brahmanes (Ou devin reconnu).

Les Chroniques montreront aussi un autre aspect du pouvoir divinatoire des « devins », qui n’est pas réservé aux seuls brahmanes. (Cf. pp.280-282).
Ainsi apprenons-nous que le roi Naraï, lors de la guerre contre les Birmans de 1662, fait appel à Phra Phimon Tham, le royal abbé du monastère de la Cloche, pour connaître le sort de phraya Siha Ratcha Decho qui a été capturé par les Birmans, pour savoir s’il est mort ou vivant. On apprend que Naraï a fait souvent appel à lui et qu’il a confiance en lui.
Phra Phimon Tham, en consultant la charte des « trois oculaires », va rassurer le roi Naraï, et lui confirmer que Phraya Siha Ratcha Decho avait été effectivement capturé par les Birmans, mais qu’il venait de se libérer, mieux, de vaincre et de récolter un grand butin. L’abbé invitait le roi à ne plus être anxieux et à croire la charte qui indiquait qu’il n’y avait plus de danger. » Les Chroniques confirmeront ensuite la juste divination de l’abbé en racontant ce qui s’était passé. (1page et demie). (Extraits de 93 (5))

2/ Le contexte géopolitique du royaume d'Ayutthaya, marqué par ses relations avec les autres muang (ou mueang) thaïs ou vassaux ou étrangers (Chiang Maï, Martaban, Phitsalunok, Kanchanburi, Thonburi (p. 307), etc.) et les ennemis extérieurs ((Birmans, Khmers, Annamites…). On retrouvera donc de nombreux conflits, révoltes et guerres. (Pour comprendre le concept du muang. Cf. Notre article (6))
Tout de suite après les cérémonies royales d’intronisation et des funérailles du roi défunt, nous sommes dans les rumeurs, les menaces de complot et de trahison. (pp. 234-235).
(Une querelle à régler avec le Cambodge et le Vietnam. (p. 247). Chiang Mai demande assistance (p. 250 et p. 260), défection et attaque de Chiang Mai (pp.286-289), suivi de la capture de Chiang Mai (pp. 291-299). Les Birmans (et les Môns envahissent Kanchananburi …). (pp. 263-267), guerre de 1662 (résumé pp. 278-280). (Omission de la guerre de 1663), Lampang et Thoen (pp. 251-252), Sukhotai (p.253), Chine ( ?) (p.256), Révolte et rebellions : Martaban (p. 258), Ram, Goldie à Phetburi (p. 269).)

Et pour la première fois dans les Chroniques le récit d'une ambassade siamoise, celle menée par Kosapan en 1686 à la Cour de Louis XIV. (Sur presque 7 pages, pp. 270-277)). Nous lui avons consacré un article spécifique « L’ambassade siamoise de Kosapan à la cour de Louis XIV en 1686, vue par les « Chroniques royales d’Ayutthaya ».

« La nouvelle est d’importance, car c’est la première fois (l’unique ?) qu’une ambassade siamoise a les honneurs d’une Chronique royale. On se doute que sa relation sur 7 pages en sera particulière. En effet, les Chroniques ne font aucune allusion aux différentes ambassades envoyées et reçues par le roi Naraï. Ainsi par exemple, aucun mot à propos de la première ambassade de 1681 envoyée en France, et qui fit naufrage, rien non plus à propos de l’ambassade du Père Vachet de 1684 et de son retour en 1685 avec la fameuse première ambassade dite de Louis XIV menée par le chevalier de Chaumont et de l’abbé de Choisy. Nous avons de cette ambassade des dizaines de récits, de même pour le séjour de l’ambassade siamoise de Kosa Pan en France. Mais les Chroniques royales vont choisir un récit fabuleux, fantastique, magique, surnaturel, sans aucun rapport avec la moindre réalité. » (In notre article 97. (7))

3/ Le pouvoir. Le lien de Phaulkon (Ou Wichaiyen) avec le roi ; Sa rivalité avec Phetracha et son fils Sorasak, et la mort du roi avec l'accession sanglante de Phetracha au trône.

Et là aussi pour la première fois dans les Chroniques, on assiste à l'ascension d'un farang, Phaulkon (avec le titre de Wichaiyen) qui tiendra un rôle politique majeur auprès du roi Narai et bénéficiera de sa confiance et de son appui.
(Impressionne le roi (p. 269) ; est nommé Chao Praya (p.303) ; Conflit avec Luang Sorasak, (pp. 304-306) ; Appui du roi Naraï à Wichayen (Phaulkon) et la démonstration de sa « science ». (p.306) ; Wichayen défend Phitsalunok et Thonburi. (p.307)).

On avait cru et lu, que la période Phaulkon et son aventure avaient été privilégiées par la venue des missionnaires français et des deux ambassades françaises, et on la retrouve sous la plume des chroniqueurs siamois. Il sera intéressant de les entendre, de connaître leur version. (Cf. Notre article sur ce sujet (8)) et notre lecture du roman consacré à Constance Phaulkon, écrit par Axel Aylwen, le roman d'un aventurier grec devenu le 1er ministre du roi du Siam Naraï (1656-1688), dans une trilogie de 1680 pages, intitulée « Le Faucon du Siam », « L'Envol du Faucon, » et « Le Dernier Vol du Faucon ».) (Cf. (10))

Pour terminer les chroniques sur Naraï avec son décès et l'accession de Phetracha au trône en 1688.
(Phetracha, père de l’enfant de Naraï. (p.300) Le roi Naraï « nomme » Phetracha comme son successeur. (p.308) La maladie de Naraï, la lutte du pouvoir, la mort de Naraï et l’accession au trône de Phetracha, dans une succession sanglante, (pp. 309-314) avec son fils Luang Sorasak qui devient régent des affaires royales. (pp. 314-318)

Nous avions dans « Les Chroniques royales d'Ayutthaya suffisamment de matière pour écrire plusieurs articles sur le règne du roi Naraï vu par les Siamois. Mais ce règne va bénéficier d'une importante littérature avec l'arrivée en 1662 à Ayutthaya des premiers missionnaires français, les premières relations entre la France et le Siam, et puis l’ouverture commerciale avec le premier comptoir au Siam en 1680, avec ensuite les échanges diplomatiques avec l'ambassade naufragée de 1681 envoyée en France par le roi Naraï et les deux ambassades françaises de 1685 et 1687 au Siam (11).

Cette période va donc bénéficier de nombreux écrits des acteurs eux-mêmes comme les correspondances, les récits de voyage, les mémoires des « ambassadeurs », dont nous vous avons présentés les plus connus, en constatant leurs points de vue contradictoires parfois : La première ambassade de 1685 vue par l’Abbé de Choisy, tiré de son « journal de Voyage » de Siam ; la deuxième vue par de la Loubère, envoyé extraordinaire du Roi auprès du Roi de Siam en 1687 et 1688, avec son étude « Le Royaume de Siam » (L’étude la plus sérieuse sur le Siam de cette époque). Les deux ambassades vues par le Comte de Forbin qui nous dévoile les dessous de la politique de Phaulkon, 1er ministre du roi de Siam et qui tient à rappeler que de nombreux mémoires comme ceux de l’abbé de Choisy et du père Tachard « qui ont fait le même voyage, et qui ont vu les mêmes choses que moi, semblent s’être accordés pour donner au public, sur le royaume de Siam, des idées si brillantes et si peu conformes à la vérité », sans oublier l'ambassade naufragée de 1681 envoyée en France par le roi Naraï.

On entrait là dans un monde où la diplomatie, la politique, la religion, la science, le commerce, l’aventure ... se mêlaient pour inspirer de nombreux auteurs, comme l'analyse comparée d'Alain Forest, sur Les missionnaires français au Tonkin et au Siam. XVIIe- XVIIIe siècles, (9) ; Les romans d'Axel Aylwen « Le Faucon du Siam » et de Morgan Sportès « Pour la plus grande gloire de Dieu », qui s'interroge sur la volonté de Louis XIV d’avoir voulu coloniser le Siam en cette année 1687 avec l’arrivée de la deuxième ambassade menée par Simon de la Loubère et Claude Céberet du Boullay et le général Desfarges à la tête d’un corps expéditionnaire de 636 officiers et soldats, et l’arrivée du navire l’Oriflamme un an plus tard, en septembre 1688, avec 200 hommes chargés d’incorporer les forces françaises du Siam, avec la promesse que tous les ans d’autres vaisseaux suivraient chaque année. (10) et combien d'autres comme « L'Histoire de la Révolution de Siam arrivée en l'année 1688 », par Jean Vollant des Verquains, « L'Europe et le Siam du XVIe siècle au XVIIIe siècle, Apports culturels » par Michel Jacq-Hergouac'h, « The Chronicle of our wars with the Burmese » - Hostilities between Siamese and Burmese when Ayutthaya was the capital of Siam – 1539-1767» by Prince Damrong Rajanubhab, etc.

Nous avions donc le choix pour poursuivre notre récit sur Naraï et son règne. Il nous a semblé intéressant dans un premier temps de revenir sur le sacré et les relations entre les muang, deux concepts essentiels pour tenter de comprendre la vision du monde du royaume d'Ayutthaya, pour ensuite aborder les sources européennes, en continuant de s'appuyer sur nos articles précédents.

SOURCES ET NOTES.
(1) « Mémoires de Siam » livre une centaine de sources :
(2) Traduites par Cushman et éditées par David K. Wyatt.
(3) RH 44 - EN 1656, NARAI PREND LE POUVOIR APRÈS DEUX RÉGICIDES.
(4) 91. Introduction au règne du roi Naraï (1656-1688), selon « Les Chroniques royales d’Ayutthaya ». http://www.alainbernardenthailande.com/article-91-introduction-au-regne-du-roi-narai-selon-les-chroniques-royales-d-ayutthaya-119026569.html
(5) 93. Les légitimations du pouvoir du roi Naraï, in « Les chroniques royales d’Ayutthaya ».
S'appuyant sur les travaux de L. Gabaude in « 1.3. Les légitimations secondaires : stupa, images et ordination royale », in « Revue d’études comparatives Est-Ouest », Vol. 32, n°1 (mars 2001), pp.141-173.
(7) 97. L’ambassade siamoise de Kosapan à la cour de Louis XIV en 1686, vue par les « Chroniques royales d’Ayutthaya ».
(8) 98. Un portrait de Phaulkon original, dressé par les annales siamoises http://www.alainbernardenthailande.com/article-98-un-portrait-de-phaulkon-original-dresse-par-les-annales-siamoises-120183142.html

(9) Alain Forest, Les missionnaires français au Tonkin et au Siam. XVIIe- XVIIIe siècles, Analyse comparée d’un relatif succès et d’un total échec, préface de Georges Condominas, Livre I, II, et III, Histoires du Siam, L’ Harmattan, 1998. Les trois livres sont la reprise d’une thèse d’État.

(10) Romans : A99. Le Faucon du Siam d’Axel Aylwen.
http://www.alainbernardenthailande.com/article-a99-le-faucon-du-siam-d-axel-aylwen-116169404.html
Axel Aylwen a publié en 1988 le roman le plus populaire consacré à Constance Phaulkon, un aventurier grec devenu le 1er ministre du roi du Siam Naraï (1656-1688), dans une trilogie de 1680 pages, intitulée Le Faucon du Siam, L'Envol du Faucon, et Le Dernier Vol du Faucon.*
Les 3 tomes du roman d’Aylwen présentent un aventurier, Phaulkon, un personnage « réel » hors du commun, qui réussira à devenir le 1er ministre du roi Naraï (1647-1688) de 1682 à 1688, jusqu’au coup d’État du général Retrancha, le futur roi. On pourra ainsi suivre un destin exceptionnel et une période historique de l’histoire du Siam, en profitant au passage des « charmes exotiques » de ce pays asiatique, avec ses us et coutumes, la vie de la Cour, du peuple, ses façons de vivre, d’aimer, de croire … de mêler un art de vivre, ses superstitions, son érotisme, le raffinement et la cruauté, les lumières et les ombres.
Morgan Sportès, Pour la plus grande gloire de Dieu », Points/seuil, (1993).
(11) La première ambassade de 1685 envoyée par Louis XIV à la Cour de Siam, vue par l’Abbé de Choisy, in « Journal de voyage au Siam », M. l’Abbé de Choisy http://www.alainbernardenthailande.com/article-8-les-relations-franco-thaies-la-1ere-ambassade-de-1685-63771005.html
La deuxième ambassade envoyée par Louis XIV en 1687 au Siam, vue par Simon de la Loubère, In « Du Royaume de Siam ». http://www.alainbernardenthailande.com/article-10-les-relations-franco-thaies-la-2eme-ambassade-de-1687-63771843.htm
Les relations franco-thaïes : Les deux ambassades envoyées par Louis XIV à la Cour de Siam en 1685 et 1687, vues par le Comte de Forbin.
http://www.alainbernardenthailande.com/article-6-les-relations-franco-thaies-les-deux-ambassades-de-louis-xiv-63639892.html
Le Père Tachard au Siam, une sacrée épopée.
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