Nous sommes souvent consultés (tels des confesseurs) de façon discrète par l’intermédiaire de notre messagerie par des compatriotes qui nous interrogent sur la vie d’un Français (ou d’un francophone) en Thaïlande et en Isan en particulier. Nous respecterons le secret de la confession mais pensons que nos nouveaux lecteurs (ils sont de plus en plus nombreux) trouveront quelque intérêt à quelques anciens articles que nous avons choisis. Il est vrai aussi que les fêtes de Noël et du Nouvel An ont eu quelques répercussions sur notre production d’articles pour notre blog.
Nous commencerons aujourd’hui avec « Vous avez dit farang ?» et poursuivrons avec nos deux témoignages sur notre vie en Isan. Ensuite viendra « Thaïlande, Aux origines d’une crise», notre premier article.
Article 11. Vous avez dit “farang” ?
Revenons une fois pour toutes sur le terme ฝรั่ง – farang, qu'utilisent les Thaïs pour qualifier les occidentaux : ce mot, c’est du moins ce que l’on lit à peu près partout, proviendrait du mot « français » que les Thaïs ne parviennent pas à prononcer, la consonne doublée « fr » n'existe pas en thaï et se prononce « far ».
Lors de la tentative de colonisation du Siam par les troupes de Louis XIV entre 1685 et 1688 les Siamois nous auraient alors baptisés non pas « français », mais « farançais » devenu « farangsais » (le son nasal n'existant pas en thaï) et par extension « farang » pour les autres. Il n'en est peut-être rien ?
Il y a une coïncidence à tout le moins étrange ?
Le farang est un fruit local, la goyave, dont la couleur de la chair rappelle étrangement celle de notre peau. Il est un procédé de réduction qui consiste à refuser à l’autre toute intelligence. Ainsi le terme de « melon », apparu probablement dans les années 60 chez les Français d’Algérie, est une forme de simplification qui consiste tout simplement à considérer l'autre comme un fruit ou un légume ? La plante ne bouge pas, ne travaille pas.
En nous appelant ainsi, les Thaïs nous appelleraient tout simplement des melons, la connotation raciste en moins (encore que…).
C'est moins bête que de dire les « blancs » puisque nous n'avons pas la peau blanche, ou les « jaunes » (je cherche désespérément un asiatique à la peau jaune depuis que je réside en Asie). Pour le reste, un noir, c'est parfois un นิโกร – nikrô, le mot est d'utilisation récente, importé de l'américain (negro, bien moins gentil que black) lorsque le pays servait d'arrière-base aux troupes US au Vietnam. Il n'est pas académique et certainement négatif dans la bouche des thaïs. Ceux qui veulent donner dans le genre politiquement correct diront plus volontiers un « farang dam », un Farang noir.
FabGreg 19/04/2014 04:07
grande-et-petites-histoires-de-la-thailande.over-b 22/04/2014 00:25
la ruche 06/01/2014 13:51
grande-et-petites-histoires-de-la-thailande.over-b 07/01/2014 00:19